E55: Vendredi 25 mars // Armuchee – Fort Oglethorpe

72,03km – 10h20’

Comme à son habitude, Serge est prêt à partir au lever du soleil. Ce matin une jolie brume matinale enveloppe un paysage qui se veut plus vallonné que ces derniers jours. La chaîne des Appalaches n’est plus très loin. Des prairies commencent à faire leur apparition et Serge avoue se sentir « moins oppressé » que par la densité des arbres jusque-là rencontrée.
Très vite nous changeons de county pour rentrer dans celui de Chattooga.
Serge est assurément de bonne humeur. Avec René nous le trouvons particulièrement loquace.
Au 12ème kilomètre nous traversons Summerville. Au premier abord cet endroit paraît très agréable. Nous y pénétrons par un quartier résidentiel regorgeant de jolies maisons, les riverains nous saluent même d’un signe de la main lorsqu’ils sortent chercher le journal devant le pas de leur porte. Et puis vient l’artère principale par laquelle nous comptons sortir, une 2×2 voies sans bas-côtés pour Serge. Beaucoup de circulation, les voitures ne s’écartent que très peu de notre coureur, qui pestera à l’encontre de plus d’une. Heureusement cela ne dure que quelques kilomètres, et dès la sortie de la ville nous retrouvons notre bonne vieille 2×2 voies, avec bas-côtés cette fois-ci !
Le fait qu’il n’y ait pas de bas-côtés, ni de trottoirs, alors que nous sommes encore dans une agglomération conforte René dans son analyse : il n’y a pas beaucoup de piétons ici. Les gens utilisent énormément la voiture pour se déplacer.
Nous reprenons donc notre route direction LaFayette. C’est maintenant devenu une habitude, Laure nous rejoint aux alentours du kilomètre 35. Tous les trois nous continuons d’accompagner Serge, direction plein nord, sous un soleil de plus en plus ardent.
René et moi avons la sensation de ne pas passer inaperçus sur les routes américaines. Pourtant aucun élément visuel sur le véhicule ne devrait alerter les gens. Nous sommes même immatriculés par l’état de Floride.
Mais après réflexion nous comprenons : nous sommes la plupart du temps arrêtés sur le bord de la route. Et ici, personne ne stationne de façon éphémère. Comme expliqué lors d’un précédent compte-rendu, à peu près toutes les parcelles de terrain sont la propriété de quelqu’un. Cela n’est donc pas très bien vu ici de s’arrêter « à l’arrache » au bord d’une route. Et c’est pourtant notre quotidien, et donc cela attire l’attention.
L’après-midi se poursuit et la « Martha Berry Highway » que nous suivons maintenant depuis Rome est bien pénible. Beaucoup de voitures, de bruit…
Heureusement, à une dizaine de kilomètres de l’arrivée nous bifurquons et entrons dans le « Chickamauga & Chattanooga National Military », véritable havre de paix où les voitures roulent lentement et où les joggeurs peuvent courir tranquillement. Pour le côté historique, je laisse notre cinéaste en herbe vous expliquer ça dans ses vidéos.

Cette journée s’achève donc et nous retiendrons qu’aux Etats-Unis il vaut mieux être piéton sur l’autoroute que dans les villes, que foncer plein nord ne fait pas baisser le soleil en intensité, mais surtout que même si Serge est allé moins vite aujourd’hui, et même s’il a été gêné à maintes reprises par la circulation : il prend du plaisir sur cette course, et c’est un plaisir qui est partagé. A demain.

Données de la montre Epix: Garmin Connect

Parcours du Samedi 26 mars: Etape 56