E423: Mardi 28 Mars // Weissach – Rastatt

70,70km – 10h51′

Aujourd’hui Serge reprend son étape juste devant l’usine Porsche. A cette heure-là de nombreux employés viennent y travailler, en atteste l’immense parking extérieur plein à craquer. L’endroit semble très bien protégé. Barrières, agents de sécurité… dommage, un nouveau véhicule pour terminer la traversée n’aurait pas été de refus. Le nôtre commence à bizarrement toussoter…

L’herbe est encore un peu givrée ce matin et pourtant il fait déjà très bon. Hier nous avons atteint notre record de chaleur sur cette partie européenne avec 25°C. Et il semblerait que l’étape d’aujourd’hui parte sur des bases encore meilleures…

On a bien cru que les pistes cyclables allaient nous refaire le même coup que la veille. Avant même le premier ravitaillement elles commencent à nous fausser compagnie, obligeant Serge à redescendre et à s’abimer les chevilles dans les ronces. La mauvaise humeur plane… mais s’en va aussi vite qu’elle est venue. Au final ce n’était que des ronces, et notre coureur fait vite la part des choses. D’autant plus qu’aujourd’hui les pistes cyclables sont finalement plus dociles que les jours précédents. Surtout depuis que nous avons découvert qu’à l’entrée de chaque village existait un plan qui indique leurs emplacements. Peu après le 30ème kilomètre nous en trouvons une qui évite à Serge de courir sur la L565 que nous jugeons trop dangereuse. Surtout que les allemands sont intransigeants : si vous courez sur une route bitumée, ils ne manquent pas de vous exprimer à chaque fois leur mécontentement.

Très vite nous arrivons à Pforzhem, charmante ville où la circulation est plutôt calme. On fait tranquillement osciller Serge d’un trottoir à l’autre, puis d’un pont à un autre. Je n’aurais jamais pensé dire ça, mais finalement certaines zones urbaines ne sont pas si pénibles que ça à traverser, et peuvent même offrir un peu de répit.

Il est 10h et la température est déjà de 18°C. La team France 3 nous a rejoint. Serge en train de se faire interviewer en français par des journalistes français nous fais prendre conscience de la fin de cette aventure. Nous touchons au but…

Mais ne jamais crier victoire trop vite. Car cette dernière étape allemande labellisée « Forêt-Noire » bat des records de dénivelé. Ahhh, la Forêt-Noire… depuis le temps qu’on en parle, il fallait bien qu’elle arrive ! Fort de huit sommets hauts de plus de 1000m (dont le plus élevé, le Feldberg, mesure 1493m), cet endroit est légèrement trompeur quand à son appellation. Certes les épicéas sont nombreux, mais ils recouvrent surtout un épais massif montagneux particulièrement vallonné. Serge ne compte plus le nombre de côtes grimpées et descendues dont le pourcentage d’inclinaison excèdent à chaque fois la dizaine.

Début d’après-midi : 22,2°C. La chaleur monte tranquillement… Une fois le 50ème kilomètre passé, nous bifurquons plein ouest. La route se met lentement mais surement à redescendre. Au loin derrière les arbres de la Forêt-Noire apparaît un large panorama. La vallée du Rhin est là, juste devant nous. La frontière française aussi donc. Et tout au fond, on aperçoit déjà les Vosges.

A la question « Passera, passera pas la frontière ce soir ? », la réponse est finalement non. Notre route s’arrête à Rastatt. A seulement quelques kilomètres de la ligne imaginaire tant désirée. Serge, qui avait espoir d’arriver en France ce soir, préfère s’arrêter là. Le dénivelé aura eu raison de lui et il est cuit.

Nous terminons l’étape sous un soleil de plomb, qui fait monter le mercure à plus de 26°C. Record battu. Demain nous rentrons officiellement en France, et en attendant je vous souhaite une bonne nuit.

Données de la montre Epix: Garmin Connect

Parcours du mercredi 29 mars 2017: Etape 424