70,23km – 10h27′

A chaque début de journée ses mêmes gestes. Que ce soit Serge ou les suiveurs, tout le monde a ses petites habitudes qu’il respecte minutieusement chaque matin.
Tous les jours j’ai l’impression de revivre la même scène. Mais dans un lieu différent. Une sorte de journée de la marmotte mais à travers le monde. Et aujourd’hui ne déroge pas à la règle. Il est 5h et la valse commence. Chacun passe l’un à côté de l’autre en se frôlant, comme si l’on connaissait à l’avance nos moindres mouvements. Préparation du petit-déjeuner, pressage des fruits, rangement, débarbouillage, descente des affaires dans le véhicule et enfin l’indémodable « checkage » des chambres. Tout le monde connaît la chanson ainsi que la chorégraphie qui va avec.

Hier je me demandais ce qui était le plus dur dans le boulot de suiveur. Après une longue réflexion nocturne, et bien je dirais que c’est peut-être ça. Pas la préparation du petit-déjeuner ni celle du véhicule, mais plutôt le fait que chaque journée de course est un éternel recommencement. Un éternel recommencement dont la difficulté est que chaque étape ne conditionne jamais la réussite de la suivante. Chaque jour on repart de zéro, avec un objectif identique, celui de faire arriver notre coureur du point A au point B, mais avec des problématiques différentes (météo, fatigue, aléas du direct, etc…).
Ce matin notre route reprend dans un paysage similaire à celui des étapes précédentes. Seule nouveauté, et pas n’importe laquelle, le soleil est enfin de retour ! Surement un signe en cette journée d’exception où sont d’ailleurs nées de très nombreuses célébrités telles qu’Elton John, Aretha FranklinThomas Girard ou même Simone Signoret. Une belle brochette dont la modestie n’est plus à prouver…

Au 25ème kilomètre nous atteignons Langweid, dont la proximité avec l’autoroute a surement joué dans son développement. La température a déjà dépassé celle d’hier, le ciel est bleu, les oiseaux chantent, les bourgeons commencent à pousser, les gens sont de sortie : bref, c’est samedi, mais c’est surtout le printemps !
La colorimétrie à repris ses droits aujourd’hui. Les champs ont pris des nuances de vert bien plus agréables à l’œil et l’on en remercie le soleil qui a effectué un retour fracassant. Les pistes cyclables sont fidèles au rendez-vous, et offrent encore et toujours un indéniable confort de course à notre coureur.
Depuis notre entrée en Bavière, nous croisons la route de nombreux tracteurs aux tailles impressionnantes. Et ces derniers doivent avoir de sacrés moteurs car une fois sur le bitume, croyez-moi, certains roulent très vite ! D’habitude je suis très peu attentif à ce genre d’engins, mais là je dois avouer que l’agriculture allemande m’impressionne…

Je ne m’étais même pas fait la remarque, mais depuis notre entrée en Allemagne les bas-côtés sont impeccables de propreté. Très, très peu de déchets. Et pour cause, aujourd’hui nous avons vu plusieurs habitants en train de nettoyer à la main les herbes voisines. Une paire de gants, un sac plastique et de la bonne volonté. La recette n’est pourtant pas compliquée.

Il est 13h30, le soleil tape comme ce n’était plus arrivé depuis le début de l’Autriche. Nous voilà à Höchstadt an der Donau dont l’architecture ne laisse personne indifférent. De petites rues très propres, dont les maisons rivalisent entre elles de couleurs, et puis il y a ce superbe château qui trône à l’entrée de la ville ainsi que cette église sur la place principale. Ça tombe bien, c’est ici que nous logeons ce soir.

Nous continuons notre avancée dans la campagne. Du haut de Mödingen nous apercevons notre troisième centrale nucléaire en cinq jours. En ce qui concerne les panneaux solaires d’accord il y a du monde, par contre quand il s’agit du nucléaire les allemands ne sont pas tout roses non plus… Mais, ne soyons pas trop médisants, car contrairement à notre cher hexagone, l’Allemagne a amorcé une sortie du nucléaire depuis les années 2000.

Notre coureur termine encore une fois son étape à plus de 70 kilomètres. Demain nous reprendrons notre avancée non pas en Bavière, mais en Bade-Wurtenberg.

Données de la montre Epix: Garmin Connect