70,30km – 10h24′

L’étape démarre sur des chapeaux de roue. Il est 6h et Serge part de l’hôtel. Après seulement un kilomètre de course il passe une grande porte avec des volets rouges et blancs aux couleurs de l’Autriche, et débouche sur la superbe place de Schärding. L’endroit est très joli, et nos âmes de photographes sont un peu cueillies à froid. On aiguille notre coureur –car la route n’est pas si simple que ça- tout en mitraillant le plus possible de bâtiments. Les quelques gens debout à cette heure-là ont surement du nous prendre pour des fous qui ont décidé de visiter et photographier tout ce qu’ils pouvaient sans s’accorder une seule seconde de répits…
Une centaine de mètres plus loin vient le passage du pont. Ce fameux pont qui relie l’Autriche et l’Allemagne. Pas de contrôle, juste un pêcheur qui nous regarde d’un œil interrogatif. De l’autre côté une grande bâtisse, cette fois-ci aux volets bleus et blancs: nous voilà en Bavière.

La Bavière donc, qui se dit Bayern en allemand (Bayern de Munich… tout s’explique…), est l’un des seize et surtout le plus grand länder du pays (équivalents de nos régions). Sa capitale est Munich et son drapeau de couleurs bleues et blanches. Comme les volets du bâtiment aperçu précédemment. Et comme les carreaux sur le logo de la marque BMW. Car la Bavière est la région d’origine de beaucoup de multinationales allemandes à succès : BMW, MAN, Adidas, Puma ou même Allianz. C’est donc dans une des régions les plus riches d’Allemagne, et où le taux de chômage est le plus bas (3,6% contre 6,9% pour l’ensemble du pays) que nous entrons ce matin.

La campagne bavaroise semble prospère, même sous un temps aussi maussade. Pourtant Ludo-stradamus s’était lancé dans un pronostic un peu osé hier en annonçant qu’il allait faire beau jusqu’à l’arrivée. On peut dire que c’est officiellement raté.
La tranquillité des routes de campagnes que nous espérions tant n’est pas au rendez-vous. Peut-être que notre proximité avec la frontière est encore trop importante, mais ce matin il y a beaucoup de trafic. Des camions et des cars, tous autorisés à rouler à 100km/h sur ces toutes petites routes de campagne. Pas facile de courir à côté.
Nous sommes impressionnés par le nombre de panneaux solaires et voltaïques sur les toits. Même si aujourd’hui ils ne servent pas à grand chose. Mais attention, je ne parle pas d’un ou deux panneaux par maison, mais de toitures entièrement recouvertes ! Assurément l’Allemagne est un pays qui se donne les moyens d’être écolo. Néanmoins j’essaie de relativiser en me disant que le niveau de vie en Bavière peut permettre de telles installations, mais Serge m’assure que c’était la même chose dans le nord lors de son passage en 2010. Alors qu’il y a moins de soleil et d’argent là-bas.

La Bavière est fidèle à sa réputation. Les maisons sont impressionnantes de grandeur et de propreté. Les granges superbes, spacieuses et toutes refaites à neuf. On sent clairement une région luxueuse, où tout le monde gagne bien sa vie.

L’après-midi est bien plus tranquille que la matinée. La pluie a cessé et le trafic diminué. Une première journée allemande assez tranquille, alternant les passages en rase campagne et ceux en forêts. Serge résumera l’étape comme « une journée sans vent ». C’est bien vrai.

Aujourd’hui encore, notre coureur a poussé la machine jusqu’au 70ème kilomètres. Et il m’a assuré qu’il en serait de même jusqu’en France, histoire d’assurer ses arrières. Ce soir nous dinons pour la troisième et dernière fois chez « Adrienne », le camping-car des PV. Demain ils retournons en France, avant peut-être de nous une dernière visite…
A demain.

Données de la montre Epix: Garmin Connect