E27: Vendredi 26 février // La Estacion – Ituero de Azaba

71,13km – 10H18′

6h30. Bien réveillé, je mets le nez à la fenêtre, il pleut.
Petit déjeuner silencieux et en route pour la borne 276
8h10. Température 4°C. Pluie fine . Altitude 810 m.
Direction : Portugal ! Go! Sergio, une fois de plus équipé “pluie” s’en va pour sa journée de 10 heures. La météo consultée par Max ne nous dit rien de bon sur le secteur. On entend tomber les gouttes sur le toit du 4×4, en attendant notre coureur au premier poste de ravitaillement Km 4, 8.
Dans les champs , le second vrai troupeau de bovins, jusqu ‘alors nous avons vu beaucoup de moutons mais pas où presque de bovins, peut- être sont – ils à l’étable. Par contre nous approchons du pays des olives et la végétation évolue . Plus de résineux , remplacés par les oliviers dont la densité augmente en allant vers l’ouest. La circulation s’est intensifiée sur le grand ruban toujours proche de nous surtout les poids lourds. Borne 286. Un véhicule de police s’immobilise sur la route, à côté de nous, intrigués par les deux occupants et notre présence sur la bande d’arrêt d’urgence. Nous leur expliquons qui nous sommes et pourquoi nous sommes là . Pas de problème, ils repartent avec une petite carte postale du défi. 9h30, un espoir d’éclaircie à l’ouest ? Prochain ravito, hachis parmentier et rôti de porc . Succulent ! Et bonne nouvelle, la pluie a cessé. Raté. Quelques minutes seulement . Excès d’optimisme. Arrêt à Boadilla, première bourgade réellement traversée par la N620, les autres agglomérations étant à l’écart ou près des gares de la Renfe, la société des chemins de fer espagnols . Max s’est trouvé une distraction, il vient de photographier une cigogne solitaire qui pêche dans un tout petit ruisseau. Aujourd’hui, avec ce temps on a peu de chance d’avoir des contacts avec les populations de bord de route. Des nuages gris tirant sur le noir nous arrivent droit dessus, à peine le temps de le dire que ça redouble de violence. Désolation. Histoire d’un jour pourri. Au détour d’une courbe, un troupeau de chevaux noirs, et toujours ce vent de face qui vous retourne le parapluie pendant que vous ravitaillez votre coureur qui, lui, court courbé en avant pour en atténuer l’incidence.
Si je vous dis ce que nous sommes en train de faire, vous allez vous dire que nous n’ allons pas bien, nous réchauffons (tempérons plus exactement ) du yaourt que nous conservons au frais ! cela pour mélanger à des céréales, et pour que ça ne gèle pas les dents de notre Sergio , et pour une digestion plus facile. C’est aussi cela le métier de “suiveur” , être attentif à tout ce qui peut faciliter le relatif confort du coureur. A Sancti-Spiritus, pour Serge toujours frigorifié , ce sera une soupe tomate – vermicelle additionnée de petits copeaux de fromage du pays et de pain ce qui semble lui avoir convenu. Il voulait du chaud ! Nous venons d’être doublé par un convoi de deux véhicules du Dakar les voitures 318 et 319 sur un porte – voitures et un camion d’assistance de Mitsubishi / Petronas qui doivent rentrer au Portugal. Ceci pour les férus de compétition auto. Sur la N 620, les conditions sont dantesques . Le vent toujours violent vient au dernier ravito de retourner et de détruire définitivement notre parapluie et un poids lourd m’a envoyé au passage une gerbe d’eau m’inondant de la taille aux pieds . Réparation avec le chauffage à fond jusqu’au, prochain arrêt ! Nous entrons dans une zone vallonnée, à 800 m d’altitude, et subitement le vent s’est calmé un peu, nous devons être mieux abrités . L’eau ruisselle de partout des talus de l’autoroute, les ruisseaux débordent dans les champs où les chevaux pataugent. J’ai l’impression de revivre un épisode de Paris-Tokyo, le long de la mer Adriatique, en Croatie. Les montagnes aperçues tout à l’heure ont leurs sommets légèrement enneigés. Pas étonnant qu’on n’ait pas chaud. Une accalmie des averses pendant la traversée de Ciudad Rodrigo. Sortie de ville avec passage sur le rio Agueda, puis une longue montée nous amène à franchir l’A62/E80 et quitter l’A 620 qui va aussi au Portugal, mais bien plus au nord, et à prendre la SA 200. Deux kilomètres et nous arrive une véritable tempête, neige et grêle mêlés, je m’arrête , ne voyant quasiment plus la route. Cela dure bien dix minutes . Inquiets pour notre coureur, nous attendrons son passage avant de repartir. Nouvelle période calme d’une vingtaine de minutes mais Serge prévoyant garde sa tenue de pluie, il n’a pas confiance, avec raison, ça retombe ! Sur le bord de notre parcours, un élevage de porcs, noirs pour certains et quelques uns de couleur marron qui grognent au passage, attiré par Max qui est entrain de les filmer, ils arrivent par dizaine. Petite séquence cinéma aussi pour Serge qui filme avec une micro-caméra sur un bras extensible . Campillo de Azaba sera le dernier gros village sur notre itinéraire de ce vendredi à oublier. L’arrivée se fera à la sortie sud de Ituero de Azaba. Borne 18.
De là ,nous allons dormir à Alfaiates à 25 km, en territoire portugais.

Données de la montre Epix: Garmin Connect

Parcours du Samedi 27 février: Etape 28