E418: Jeudi 22 Mars // Landau An Der Isa – Wang

70,35km – 10h20’

Il est 6 heures et comme à son habitude Serge s’élance. Le jour se lève à peine et les villages des alentours sont encore éclairés de leurs lampadaires. A force d’avancer vers l’ouest le soleil commence de plus en plus à faire la grasse matinée. En tout cas j’envie notre coureur pour ces départs matinaux, où les voitures n’existent pas encore et où la nature est déjà bien réveillée. La parcourir à pied doit donner le sentiment de la côtoyer de la meilleure des manières.

Depuis hier on ne compte plus les noms de villes en « orf ». Eichendorf, Wannesdorf, Lappersdorf, Pörnsdorf…De la même manière que chez nous, « orf » signifie « ville » et est très courant ici. Même chose avec « stadt » et « berg », qui veulent respectivement dire « villages » et « montagne ».

Depuis que nous sommes en Allemagne, nous remarquons des avancées technologiques assez inattendues. Par exemple les éboueurs ne sont pas accrochés à l’arrière du camion poubelle, mais tranquillement assis à l’avant. L’un conduit tandis que l’autre pilote une espèce de grue qui attrape une par une les poubelles parfaitement disposées sur le bord de la route par les habitants. Les panneaux de circulation, eux, sont lavés par un énorme camion qui avance tout doucement sur les routes. Là encore même dispositif : un conducteur et un équipier qui tiens un balais par la fenêtre ouverte et frotte les panneaux aspergés d’eau moussante par un bras du camion.

Aujourd’hui triste nouvelle : les PV retournent en France. Aux alentours de 11h, après une dernière salve de croque-monsieur à se rouler par terre, Roger et Brigitte nous quittent. L’équipe se réduit pratiquement de moitié et nous voilà orphelins… On leur souhaite une bonne route.

Serge, lui, est concentré sur sa route. Surement un peu fatigué aussi. On le voit bailler au loin lorsqu’il approche des derniers ravitaillements. Surement que le kilométrage revu à la hausse ces derniers jours n’y est pas anodin. En attendant aujourd’hui, malgré la fatigue on ne peut qu’applaudir des deux mains pour cette abondance de pistes cyclables, qui en plus restent toutes parfaitement parallèles à la route et donc idéales pour courir ainsi que ravitailler.

La seule ville du jour, Landshut, nous prend un peu de court. Il est vrai que l’on s’était un peu habitué à ces pays de seulement quelques millions d’habitants. Alors qu’en Allemagne, il faut se méfier de chaque agglomération. Même celles de petite taille sur la carte. Après tout, ce pays est quand même peuplé de plus de 80 millions d’individus !
En début d’après-midi nous nous retrouvons donc en plein dans Landshut. 70 000 habitants certes, mais une agglomération très étirée. Même si la traversée se déroule bien, elle nous rappelle à quel point les traversées de villes sont à éviter.

L’hôtel se situe au 62ème kilomètre sur le tracé du jour. On en profite pour sortir de notre torpeur, récupérer les clefs de la chambre et y déposer tous nos sacs pendant que Serge termine ses 70 kilomètres. Et oui 64 kilomètres c’est définitivement has been, et la mode du 70 est de retour. Bien évidemment c’est un choix délibéré de sa part, et cette pente à 14% (voir vidéo) en toute fin d’étape vient quelque part rendre justice. Un grignotage de l’étape suivante peut parfois se payer cher…
A demain.

Données de la montre Epix: Garmin Connect