E240: Lundi 26 septembre // Masterton – Pahiatua

50,36km – 6h47′

Notre route reprend à Masterton. Le soleil répond toujours aux abonnés absents, et la matinée s’annonce encore bien fraiche. Petit message à Ludovic, mon ancien collègue suiveur maintenant rentré au pays :

Mon cher Ludovic. Imagine un monde où les glaçons sont inutiles, où les produits frais se conservent d’eux-mêmes dans le fond de la voiture et où la glacière ne dégouline pas d’eau une fois l’étape terminée. Ce monde je l’ai trouvé, et il s’appelle la Nouvelle-Zélande. Un jour nous ravitaillerons ensemble sur cette terre promise.

Mais revenons à notre étape. Depuis notre passage à Masterton, notre route à bifurqué plein nord sur la State Highway 2. De larges bas-côtés sont apparus et viennent ajouter un certain confort à l’avancée de Serge. Le point noir, c’est cette circulation bien plus importante qu’hier. Les camions de marchandises allant et venant de Wellington sont obligés d’emprunter cette route, et cela s’en ressent. Qu’à cela ne tienne, notre coureur utilise son arme fatale, le maintenant très célèbre « coucou aux automobilistes », qui marche toujours aussi bien.

En fin de matinée, notre route croise celle du ce centre Pukaha. Cet endroit est le QG d’un organisme de protection de l’environnement créé dans les années 60 et ayant pour but de sauvegarder et d’augmenter la population d’espèces menacées. Et en particulier des oiseaux. C’est d’ailleurs la première fois que je vois un panneau jaune en forme de losange avertissant de la présence de kiwis.

Car après le mouton, voilà un nouvel animal emblématique de la Nouvelle-Zélande.
De la taille d’une poule, et ressemblant surtout à une boule de poil pourvue d’un long bec, cet animal est endémique à la Nouvelle-Zélande. Incapable de voler, celui-ci peut vivre entre 30 et 35 ans, mais lorsqu’il est jeune est à la merci de prédateurs tels que les opossums et les rongeurs. On estime qu’un kiwi a 1 chance sur 20 d’atteindre l’âge adulte. C’est pourquoi des organismes mettent tous les moyens en œuvre pour protéger cette espèce en voie de disparition. Je comprend alors mieux les nombreux pièges disposés un peu partout dans les hautes herbes.
Le terme « kiwi », au-delà de désigner un fruit, est aussi le surnom donné aux néo-zélandais tellement ils sont attachés à cet animal. Je croise les doigts pour en voir un, mais il est presque essentiellement nocturne et extrêmement craintif. La tâche risque d’être ardue.

Cet après-midi nous traversons le village de Eketahuna. Et cette ferveur pour le kiwi est palpable : toutes les devantures de magasins y vont de leur représentation de l’animal, souvent dans des tailles démesurées. Serge, lui, à une patate d’enfer. D’ailleurs il se sent pousser des ailes : dorénavant nous avancerons à une moyenne de 50 km par jour. Pour environ 7 heures passées sur la route.

Ce soir nous allons prendre nos quartiers une cinquantaine de kilomètres plus loin, à Palmerston North, dont la zone urbaine contraste fortement avec les dernières journées de course.
A demain pour la suite des péripéties.

Données de la montre Epix: Garmin Connect

Parcours du mardi 27 septembre: Etape 241